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Apprendre en faisant. Ensemble.

“Bonjour et bienvenue à toutes et à tous, je m’appelle Gayané. Avec Brice, nous faisons tout deux partie de l’équipe TEDxChampsElysées et nous sommes ravis de vous accueillir ici, dans ce beau studio de la Maison de la Radio.

Ensemble nous allons passer une après-midi pour explorer l’harmonie. Peut-on apprendre à vivre ensemble ? Cette question vient d’un long cheminement, entamé l’année dernière alors qu’avait lieu la première édition de notre TEDx entièrement consacré à l’Éducation. A ce moment, là, nous avions souhaité mettre en avant les initiatives pédagogiques et les nouvelles méthodes d’apprentissage de savoir-faire. Mais les tragiques événements de 2015 et 2016 nous ont grandement interpellés et nous avons voulu apporter quelques pistes de réflexions à travers cette nouvelle édition. Et si, avant de savoir faire, ne il ne fallait pas plutôt s’intéresser d’abord au savoir-être?

Très vite, nous nous sommes penchés sur le terme éducation. Que signifie t-il? Ne pourrait-on pas plutôt parler d’apprentissages ? Au fond, nous apprenons tout au long de notre vie, dès la naissance. A la maison, on apprend le langage, les codes, et les valeurs de notre société. Puis à l’école, nous découvrons la vie avec d’autres enfants, le partage, les règles à suivre, les échecs et les réussites aussi. Mais… Est-ce pour autant la fin du parcours? Avons-nous arrêté d’apprendre depuis les bancs de la petite école? Depuis le collège? Le lycée? L’université? Non… Et bien au contraire!

Faire l’école de la vie. En voilà une belle expression. L’apprentissage continue à tout âge. Il est plus qu’important, surtout aujourd’hui, d’apprendre à être bienveillant, à être tolérant, ouvert sur les autres et sur le monde qui nous entoure. Cela prend sans doute des chemins de traverse, des détours au cours de notre vie parfois toute tracée. Voilà pourquoi nous devons nous écouter. Comme l’orchestre qui s’accorde avant le concert, vous savez, ce moment presque cacophonique où le son de chaque instrument, unique, ne fait plus qu’un et harmonie. Nous aussi, nous sommes tous différents, tous unis … mais comme l’orchestre, nous pouvons peut-être apprendre à vivre en harmonie.

Nous vous souhaitons donc de vivre un beau moment d’inspiration et de passer une excellente après-midi. Merci.”

Voilà : 3 minutes sur la scène du studio 104 de la Maison de la Radio ce dimanche 11 décembre pour introduire l’événement qu’on préparait, bénévolement, Brice et moi avec l’ensemble de l’équipe TEDxChampsElyséesSalon Education. 3 minutes (et un petit stress) pour introduire notre réflexion mais aussi nous ouvrir et partager avec le public venu écouter nos speakers.

Au courant du programme puisque je l’avais en partie composé, j’ai quand même été particulièrement scotchée sur mon siège par quelques unes des interventions. Voici celles qui m’ont le plus marquée, sans doute en résonance aussi avec mes propres apprentissages.

Reprendre le contrôle de sa vie

  • Bolewa Sabourin, qui, à travers son histoire, se livre sur sa quête d’identité et son cheminement pour trouver sa place dans notre société. Un témoignage touchant, qui montre une force et détermination incroyable pour reprendre le contrôle sur sa vie.
Photo par Arthur Enard

Photo par Arthur Enard

Faire tomber les préjugés

  • Iannis Roder, prof d’histoire-géo dans un collège de Saint-Denis, qui participe au programme Interclass impulsé par Emmanuelle Daviet de France Inter, nous a raconté avec passion et sincérité comment sa classe est allée à la rencontre d’un rabin, un imam, un prêtre, une maison de retraite et même une prison, dans le cadre de leurs reportages. Il raconte comment les élèves y ont réagi, leur prise de conscience, les préjugés qui ont pu tomber.

Découvrir le pouvoir de la foule

  • Vincent Ricordeau, co-fondateur de Kisskissbankbank, qui en toute humilité est venu nous raconter, à travers l’histoire et les gens de KKBB, comment la foule de citoyens peut reprendre le contrôle sur son argent, en choisissant les projets qu’elle veut voir émerger. En témoigne l’exemple du film Demain, projet qui a largement été financé par le crowdfunding et dont l’impact se mesure aujourd’hui au nombre d’initiatives nées à la suite de son visionnage. Avec un témoignage fort, Vincent replace aussi l’humain au centre du moteur optimisme qui permet d’avancer malgré un contexte parfois difficile.
Photo par Arthur Enard

Retrouver une liberté d’expression dans un espace de discussion bienveillant

  • Stephane de Freitas sous son air de rappeur du 9–3, démonstration vivante qu’un “jeune à casquette à l’envers” peut faire changer des choses, peut créer et peut même être reconnu pour cela. Stéphane a créé le concours Eloquentia à l’université de Saint-Denis en 2013 pour redorer la prise de parole en public car c’est un moyen d’expression très fort. Ses réflexions sont nées en réaction au traitement médiatique qui était fait de la crise des banlieues en 2012, dans lequel, l’ensemble des habitants des banlieues était mis dans le même sac sans aucune distinction. Il a également réalisé le documentaire A voix haute, dans lequel il filme la promotion 2015 du concours Eloquentia.

Aujourd’hui, ce concours essaime dans d’autres universités comme celle de Limoges et Grenoble notamment.

Photo par Arthur Enard

Apprendre à aller vers l’autre, où qu’il soit.

  • Enfin, l’intervention de Latifa Ibn Ziaten a aussi été un moment extrêmement fort de l’après-midi. Si le nom ne vous dit rien du premier coup, celui de son association IMAD IBN ZIATEN pour la Jeunesse et la Paix vous parle peut-être un peu plus. Latifa, est venu sur scène parler de tolérance et de l’importance d’aller vers l’autre, vers les autres. Elle est bien placée pour en parler, et pour cause, c’est la maman d’Imad, la première victime de Mohamed Merah. Son témoignage en aura marqué plus d’un puisqu’à la fin de son talk, l’ensemble de la salle s’est levé.
Photo par Arthur Enard

On apprend en faisant

Au fond, on aura bien parlé d’apprentissages qu’ils soient fait à partir d’observations ou d’épreuves que la vie nous impose. De tolérance, de bienveillance, de trouver sa place, de sortir de son quotidien mais aussi d’apprendre à donner. Cela nous montre aussi que chacun, nous pouvons avoir un rôle à jouer. A son échelle.

La construction collective d’un événement comme celui-là est aussi un apprentissage. Parce qu’on découvre des personnalités, parce qu’on donne de son temps, de son énergie, de sa personne aussi. Parce qu’on partage ses connaissances, qu’on fait des compromis, parce qu’on dialogue et parce qu’on créé ensemble un moment fort qu’on peut partager et dont on peut être fier.

Les mots des speakers, les ponts que l’on créé, les retours des bénévoles présents uniquement le jour J (toutes ces petites mains qui s’activent dans l’ombre pour que le public soit roi ❤ ), les remerciements du public, sont autant de petites étincelles qui permettent malgré les difficultés parfois, de relativiser et de se dire que la diffusion de ces idées continue. Car c’est aussi ça, le but d’un TEDx.

Merci à tous (photo Arthur Enard)