Maternité

Dans mon monde idéal

Quelques réflexions jetées à la volée en cette période de confinement-déconfinement où il n’y a pas eu beaucoup de place pour prendre du temps pour soi…

Dans mon monde idéal, j’habite dans un village tout commerces ou une petite ville.

Cela fait un moment que je sais que je ne resterai pas sur Paris. Ce qui m’y retient principalement c’est ma famille parce que je ne souhaite pas me retrouver loin d’eux. Même si c’était déjà le cas avant, cette période de confinement, a renforcé l’idée pour moi que l’éclatement géographique des familles n’est pas “normal”.

A part ça, je sais que j’ai besoin d’un peu plus grand. Comme je le mentionnais à une amie au cours d’une discussion, j’imagine une sorte d’endroit genre ancienne “ferme” reconvertie en espace de vie/passage/coworking/chambre d’hôte/whatever. Bref un lieu vivant mais qui pourrait aussi être en partie autonome ou en tous cas, connecté à un tissu de petits producteurs. Cette dernière conditions étant liée à une réflexion en regardant le dernier paquet de farine que j’avais sachant que c’est difficile à trouver. Comme j’aime cuisiner, la farine est assez indispensable pour moi et je ne connais personne qui en vend directement.

Et puis pour mon petit garçon. Pour des projets que j’ai pour lui aussi. Non réalisable en ce moment parce que je suis toute seule pour tout faire. Mais ils sont là et j’espère faire en sorte d’y arriver un jour.

Dans mon monde idéal, je pourrai me reconvertir en tant que sage-femme, fleuriste et prof de yoga.

Ouais. Rien que ça. C’est peu de dire que la maternité m’a transformée. La maternité seule aussi. En tous cas, si je devais reprendre des études, ça serait celles qui mènent au métier de sage-femme. Là encore, impossible avec un enfant si petit et tout à faire (il y a au moins 3 ans d’études pour moi + un mémoire + il faut bien payer les factures..) mais qui sait. Fleuriste, c’est un rêve de gosse. Ça a failli et puis l’abandon, la naissance, le maelstrom. Difficile de se projeter. D’autant qu’il faut être disponible tôt le matin et le samedi au moins.

Enfin prof de yoga. D’une part pour moi, parce que j’ai envie de pouvoir approfondir ma pratique. Et d’autre part parce que je veux être capable de transmettre autour de moi. Transmettre ça. Cet équilibre, cet alignement, cette force.

Dans mon monde idéal, je ne suis pas seule et j’ai un autre enfant.

Ça fait plusieurs mois que ça me turlupine. Grossesse et accouchement volés, naissance et début de vie heureux à 3 violemment arrachés. Je n’ai pas eu ma photo de la maternité du papa, de la maman et du bébé, fatigués mais heureux. Pas tant pour la photo, mais pour le symbole, pour ce qu’il représente. Pour l’union sacrée. Pour la célébration de la Vie et de la force de la mère.

Dans ce monde idéal, je ne suis pas seule parce que je n’ai pas voulu un enfant pour moi. Je voulais partager les bonheurs et joies du quotidien. M’émerveiller pas seule devant une situation cocasse, mignonne ou apprenante. Moi qui aime tant le partage, je vis cela seule et je n’y arrive pas. 
Enfin aussi, un autre enfant pour qu’il ne soit pas seul. Le jour où je ne serai plus là. J’y pense beaucoup à ce jour là. Les liens de la famille (la “vraie”) sont sacrés et je souhaiterai qu’il connaisse ça. Lui laisser ça. 
Mais bon à l’heure d’aujourd’hui, tout cela est impossible et je me prépare quelque part à faire le deuil de cette projection là.

Dans mon monde idéal, je ne travaille pas pour gagner de l’argent.

Je travaille par responsabilité, par redevance, par générosité mais je n’ai plus ce stress de comment payer. Je suis déjà quasiment zéro déchet (vivement la fin de couches), occasion +++ et circuits courts. Pas toujours facile seule avec un tout petit donc je ne suis pas stricte par facilité. Et parce que je ne peux pas être sur tous les fronts.

En soi, je n’ai pas un mode de vie très dépensier. Mais tout change quand on se retrouve seule et je vis en permanence avec l’angoisse de ne pas pouvoir (lui) payer de quoi (bien) manger. D’où aussi le point numéro 1. Il faut partir de partir pour diminuer un peu le coût de la vie. Et la boucle est bouclée.