Réflexions

Pourquoi je déconnecte tous les week-end.

Cela fait maintenant plus d’un an que j’ai pris cette résolution envers moi-même et j’en suis ravie. Surtout quand je lis des articles comme celui-ci de Tristan Haris ou quand je vois des propositions de Digital Detox comme celle de Mutinerie Village le week-end prochain. ❤

Le refuge de Ciottulu di Mori. La plus longue journée de marche.

A partir de 2009, j’ai souhaité tout ancrer dans le présent. Pas de plan sur le long terme, plus de grands rêves idéalistes etc. La catastrophe arrive si vite que je voulais profiter au maximum de ce que je vivais au jour le jour. Petit à petit, j’ai fini par lâcher prise là-dessus et recommencer à faire des plans. J’ai même monté une boîte. 🙂 En plus, je suis rentrée dans le monde du smartphone et de la pleine connexion.

Même si j’avais toujours conscience du présent, ce monde numérique, un peu lissé/partageur/encourageant/joyeux, était très attrayant. Je pense que c’était aussi lié au besoin de visibilité, pour faire marcher Ondine. Peu à peu, je me suis laissée happer, bien consciente du temps que j’y passais. Je me laissais toujours quelques temps sans publier, mais surtout l’été. Jusqu’à mon périple sur le GR20 de Corse en 2014, où je n’avais pas le choix.

Le déclencheur

Pas de réseau ni téléphone et encore moins internet, économie de la batterie du téléphone obligatoire car il n’y avait bien sure pas de prise de courant dans la tente et le chargeur solaire devait aussi être économisé. Une vraie pause. Qui plus est dans la montagne, en autonomie et à pied. Le retour à la lenteur naturelle. Je ne considère pas ce moment comme une prise de conscience mais j’ai savouré vraiment (même parfois dans la douleur liée aux 1000m de D+ par jour) ce moment où j’étais avec des gens, sans être dans un flux d’information. J’aime la montagne et la randonnée aussi pour ça. Depuis que je suis petite.

Le bonheur de dormir sous la tente, malgré les 15 kilos du sac à dos !

À mon retour, il y avait certainement quelque chose de changé et il m’a fallu 3 mois pour apprendre à mieux gérer le temps que je passais en ligne, à arrêter de culpabiliser parce que je n’allais plus à tous les événements proposés, à arrêter aussi de me dire que je ratais des opportunités, à mieux travailler aussi sur la semaine, avec moins de rendez-vous le vendredi ou le soir. À ce moment, je lisais aussi pas mal de choses sur la semaine de 4 jours, sans pouvoir m’autoriser à la mettre en place, parce que toute seule dans ma boîte.

Alors petit à petit, j’ai arrêté de me connecter le week-end. Bien sûr, j’ai enlevé depuis longtemps les notifications mail, facebook et twitter. Quand je dis “arrêté de me connecter”, cela veut dire surtout, arrêter de publier, arrêter de répondre et ne presque plus consulter. Parfois, je consulte car la personne avec qui je suis à ce moment là consulte elle-même. Je ne suis joignable que par téléphone sauf quelques exceptions en période de gros rush ou de fin de projet.

Ce que je constate aujourd’hui

Alors oui, je suis moins connectée, je “rate” surement plein de trucs, je ne partage plus autant. Parfois cela me contrarie mais souvent, j’en suis satisfaite. En tous cas, je n’ai jamais ressenti la sensation de manque 😉 Je ne dirais pas que j’ai fait une “digital detox” mais j’apprécie de profiter de ce moment non-connecté pour passer plus de temps au marché, avec des amis, mes parents ou mon amoureux. Chaque été cependant, je m’arrange pour me retrouver dans un espace où je reprends possession de mon temps.

En haut de Bessegen en Norvège

De manière générale et sans abandonner mes projets, cela m’a permis:

  • d’avoir plus d’interactions directes (vocale, IRL etc.)
  • de mieux me connaître
  • de reprendre le contrôle de l’information qui vient à moi
  • de profiter du moment présent tout en élaborant des projets à plus long terme
  • de lire un peu plus
  • me reconnecter avec mon environnement
  • et chaque été, de reprendre un rythme plus lent, plus naturel, de méditer sans méditer, en prenant conscience et appréciant l’espace autour de moi.

Une chose est sûre, je n’aimerais pas revenir en arrière. Même si un projet me le demandait, je pense que j’essaierai de trouver des alternatives. Aujourd’hui, j’essaie aussi d’écrire plus mais je sens que j’ai encore un petit cap à passer, pour me concentrer pleinement sur ce que je fais. Je papillonne encore trop souvent ! Peut-être bien qu’il faudrait que je passe par la case Mutinerie Village après tout ! 😉