Il y a un an, j’écrivais (presque) le même titre et j’essayais de prendre du recul sur l’année écoulée et mes projets à venir. Un exercice que j’ai bien aimé et que j’avais envie de réitérer. Alors que je relis le post de l’année dernière, je sais que je suis prête à reprendre un projet à bras le corps.
Cette année de “transition professionnelle” a été efficace à plus d’un titre. J’ai eu des missions toute l’année, je n’ai pas eu de problème financier avec mes différents clients, j’ai pris des vacances et j’ai créé du temps pour moi. En bref, j’ai retrouvé de l’énergie.
Freelance : la liberté retrouvée
En faisant ce pari de stopper l’agence et de retrouver un fonctionnement de freelance, j’ai redécouvert la joie (et les questionnements qui vont avec) de ce “statut”. Alors certes, je n’étais pas salariée mais être directrice d’une agence événementielle (même quand c’est la sienne), c’est vraiment différent du freelancing. Il faut savoir que j’ai commencé ma vie professionnelle en étant freelance (pigiste très exactement) et j’en avais gardé un goût un peu mitigé mais avec le recul, cela peut s’expliquer par :
- la sortie fraîche du monde (confortable) des études
- le milieu dans lequel j’avais choisi d’évoluer (le journalisme scientifique)
- la difficulté de se positionner
- l’époque (oui oui, il y a beaucoup plus de services et de reconnaissance pour les freelances qu’il y a 10 ans.)
10 ans plus tard et beaucoup d’expériences professionnelles diverses dont la contribution à de beaux projets comme Knowtex, Ouishare ou Museomix, la création d’une agence, la création puis fermeture d’un service et de nombreux événements dans mes bagages, voici ce que cette année de retour au freelance m’a appris (au regard de mon secteur, mon historique et ma personnalité).
Les points négatifs (comme ça c’est fait)
- J’ai eu l’impression cette année de participer à moins de projets, de moins échanger et peut-être d’être moins stimulée. Mais cela peut s’expliquer par mon environnement de travail qui n’était plus adapté.
- Je me suis retrouvée assez seule
- Je n’ai plus cette petite fierté de me dire que j’arrive à payer des gens grâce à mon activité. (mais j’arrive à me payer moi, c’est déjà pas mal)
- J’ai bizarrement beaucoup plus de pression mais c’est peut-être une contrepartie de devoir communiquer sur sa propre personne plutôt que sur une entité. (coucou le syndrome de l’imposteur => cf la 2e partie de cet article sur le mag en ligne Amédée)
Les points positifs
- Je me suis escrimée à communiquer sur le nom d’une entreprise pendant plusieurs années mais c’est vraiment plus facile de communiquer sur son nom propre.
- Mon salaire ne dépend plus des marges que j’arrivais difficilement à dégager sur les différentes missions, il est directement lié à ce que je réalise.
- Je peux prendre du temps sur mes projets perso
- Je suis un peu plus libre dans l’organisation de mon temps, en tous cas, je prends cette liberté.
- Je choisis vraiment les projets sur lesquels je consacre du temps.
- J’ai également pu collaborer avec de très belles personnes et sur de beaux projets comme entre autres sur Openwaste (merci Stéphane ❤), Le Grand Barouf 1 (merci Jennifer et l’équipe Ouishare ❤) ou encore pour Article 1 et le programme Etincelle (merci Pierre ❤) .
Comme à chaque fois, ce n’est ni noir ni blanc mais je suis contente d’avoir fait ce choix qui m’était nécessaire pour retrouver un souffle et une certaine harmonie et surtout, j’ai senti que l’année 2017 a été plus sereine.
L’environnement de travail
Progressivement, je me suis rendue compte de l’inadaptation de mon lieu de travail à l’envie de nouvelle vie que je souhaitais. Mes 40 minutes de transport (agréables puisqu’en tramway) pour me rendre à mon bureau commençaient à me peser. D’autant que mon bureau a aussi changé de configuration l’année dernière et ce qu’il m’apportait ne compensait plus ses désagréments. J’ai donc pris la décision difficile d’en partir, avec l’idée aussi de me rapprocher de chez moi.
Être freelance n’est pas synonyme d’isolement. L’environnement de travail est donc primordial et ayant fréquenté Mutinerie à ses débuts, je sais quel peut être l’impact d’un tel lieu. Malheureusement, il n’existe pas de Mutinerie-like dans le sud de Paris. Rien. Le seul (et fantastique) espace de vie qu’on y trouve à ce jour reste les Grands Voisins mais ce lieu va finir par fermer ses portes. Pour autant, La Ruche, espace de coworking pour des “acteurs de changement” possède une antenne aux Grands Voisins et reste ouverte jusqu’en mai.
La bonne nouvelle c’est qu’il y restait de la place ! En décembre, j’y ai pris RDV et… j’y suis restée. L’adéquation était parfaite pour moi en cette période de changement. Mais surtout, ce lieu me (re)plongeait officiellement dans un écosystème autour du développement durable. Cherry on the chocolate cake, je met 15–20 minutes pour m’y rendre. Voilà qui change déjà.
L’implication locale
Peut-être est-ce cette nouvelle responsabilité, peut-être est-ce l’âge ou encore les différents projets perso que je peux avoir, cette année 2017 a marqué aussi un tournant dans mon engagement bénévole. Pas de TEDx cette année mais une participation enthousiaste en tant que coach à l’événement TOS (Traveler on Stage) à Paris, le développement de La Mariée en Vert, mon blog sur le mariage éco-responsable, et un engagement pour la question de la pollution et des déchets plus affirmé avec l’envie de tendre aussi vers ce “fameux” mouvement zero-déchet. Si la maison du Zéro Déchet n’était pas si loin de chez moi, c’est probablement à cet endroit que j’aurais activement voulu participer.
Mais justement, cette année a été rythmée par une envie récurrente de m’impliquer “chez moi”, sur mon territoire. Je ne sais pas faire autrement que mettre des gens en contact, donner des idées etc. et j’ai senti grandir une frustration de ne pas pouvoir me mettre au service de mon quartier (au sens large). Sauf que cette envie de m’impliquer chez moi, m’a aussi amenée à me confronter à différentes barrières et constats.
Le principal constat (qui me fait un peu de peine) est que finalement, je ne connais que très peu de monde dans ma ville. Arrivée il y a 5 ans, et même en ayant participé à la journée d’accueil, je n’ai pas réussi à m’y impliquer. Surtout, je ne sais pas comment y rencontrer du monde qui pourrait avoir des valeurs/projets/envies similaires aux miennes. Pourtant, je suis persuadée qu’il y en a. Voici les possibilités que j’avais listé en première approche :
- Le conseil de quartier ? Ça me parait tellement d’un autre âge.
- Les réunions publiques ? J’ai participé à certaines notamment sur notre vision de la ville en 2030. Mais la conclusion a tellement été plutôt déceptive, le lien n’a pas été créé que je ne saurais même pas retrouver les personnes présentes avec moi.
- Les réseaux sociaux ? Pas de compte twitter, une page FB peu efficace, la page des assises de la ville inerte et un site internet qui sera refait cette année. Certes, on pourrait dire que je suis un peu difficile mais étant impliquée dans la création et l’animation de communautés, cela me désole d’autant plus.
- Alors quoi ? Les assos ? Quand j’essaye de me renseigner sur les associations existantes sur mes sujets, je ne trouve rien qui me correspondent.
En bref, je ne sais pas où me tourner. Bien entendu, je n’ai pas peur de créer quelque chose… mais je n’ai pas envie de créer une asso toute seule. Haha.
Les projets pro pour 2018
Pour cette nouvelle année, même si je suis toujours embêtée quand on me demande ce que l’on peut me souhaiter, je sais que je vais faire mon possible pour poursuivre dans cette idée de me mettre au service de chouettes projets de développement durable, par l’écriture mais pas seulement. En plus, voici quelques pistes qui me tiennent à coeur en ce moment, sans compter d’autres projets plus personnels :
- Trouver/créer un groupe de discussion/action avec des acteurs de ma ville
- Participer au défi “rien de neuf” de l’association Zero Waste.
- Développer de plus en plus La Mariée en Vert, mon blog sur le mariage éco-responsable, avec, entre autre, une activité de coaching pour les futurs mariés.
- Je vais aussi me former : intelligence collective, création et gestion d’un tiers-lieu, comédie musicale…
- Je souhaite travailler concrètement à la création d’un tiers-lieu dédié au développement durable dans le sud de Paris/Gentilly. (Toutes personnes intéressées et bonnes idées sont bienvenues)
- Je vais aussi poursuivre ma réflexion sur l’engagement et l’appel à action que j’ai commencé à esquisser dans mon article précédent.
- Enfin, je ferai en sorte de garder ce “temps pour moi” que j’ai réussi à me créer.
et c’est déjà pas mal ! 🙂
A l’année prochaine ? 😉 Et sinon, que faites-vous en 2018 ?