Dans mon dernier article, oui cela fait déjà 2 mois (!), je parlais de transition professionnelle pour 2017. Aujourd’hui, je peux dire que cette transition est déjà amorcée. Je travaille maintenant sur du contenu pour différents projets dont j’aurais l’occasion de reparler un peu plus tard. La transition c’est aussi savoir refermer des portes. C’est de cela dont j’aimerais parler aujourd’hui.
En 2015, avec Geoffrey, Stephane et Mikaly, on a lancé Sumrise, avec une vraie quête. Celle d’organiser un peu l’après-événement. On proposait un service en ligne de création de résumés d’événements, que l’on pouvait faire en live et depuis son mobile. On voulait créer ce standard pour pouvoir montrer que ce n’était pas si compliqué de valoriser son événement.
J’ai beaucoup appris de cette expérience — la création d’un produit — et aujourd’hui je peux dire que fièrement que j’ai tenté quelque chose d’autre que proposer mes services ou accompagner des projets. Voilà ce que j’en ai appris.
L’après-événement, c’est la dernière roue du carrosse s’il en reste un.
Il n’y a pas de budget pour l’après-événement. Disons les choses clairement. On met le paquet sur l’avant pour faire venir du monde. On s’occupe du live parce que maintenant c’est tendance. Et encore, ça coûte toujours trop cher.^^Mais alors pour l’instant, l’après-événement n’est pas encore vraiment pris en compte dans les priorités.
Changer des habitudes d’entreprises, c’est long. Très long.
On voulait un peu bousculer le format classique de compte-rendu d’un événement. A savoir en général, un texte ou un pdf ou mieux, une vidéo. En proposant un format en ligne, en temps réel, adapté sur mobile, on savait que c’était plus dans l’optique de ce qui arrivait (lecture en ligne, consommation de contenus sur mobile qui explose, zapping d’information etc.) Par contre, je n’imaginais pas que la résistance au changement soit si importante, notamment sur de gros événements. Comme notre modèle économique se basait plutôt sur les événements internes des entreprises, cela n’a pas aidé.
Une plateforme de contenus, c’est un sacré pari.
Au moment où on a lancé Sumrise, Facebook live n’avait pas encore envahi nos feeds. Le direct dans le social media, c’était Périscope et ce n’était pas toujours terrible. Du coup, cette idée de créer une grande bibliothèque de résumés d’événements ça avait du sens pour moi. Les billetteries en ligne (type Eventbrite) n’étaient pas sur le créneau. Et moi, je voyais toute cette formidable matière événementielle se volatiliser dans les limbes du web. Par contre, le jour où Facebook a décidé de mettre en avant le live, ça s’est un peu corsé côté plateforme de contenus…
Un produit n’est pas un bébé ^^
C’est vrai qu’on y met du coeur, une énergie folle, qu’on connait du stress, des succès, des déconvenues et même des échecs, qu’il y a parfois de l’affect… mais il faut garder la distinction entre le projet et la personne derrière. De même il faut savoir analyser objectivement les forces et les faiblesses du produit. Cela signifie aussi garder une certaine distance.
Pour le porter loin, le projet doit vraiment venir de tes tripes
Sumrise pour moi, cela s’est fait naturellement, dans la continuité de l’agence que j’avais créée. Sauf que cette agence, c’est finalement un enchainement de rencontres et d’opportunités que j’ai saisies mais… ça n’est pas vraiment moi. (D’où d’ailleurs, ce besoin de transition exprimé dans mon dernier article)
Du coup, alors que je connais les efforts et l’énergie que cela implique pour maintenir/propulser/pivoter un produit et que cela ne rentrait pas en adéquation avec ce que je souhaitais devenir, je ne me suis pas sentie d’avoir cette force là.
Savoir refermer une porte
Après 2 ans, d’existence, il est donc temps de refermer cette page et d’avancer. Move forward comme disent les anglo-saxons. Quand j’ai pris cette décision, j’ai eu bien sur un petit pincement au coeur. Mais très vite, j’ai su que je n’aurai pas l’énergie nécessaire pour porter ce projet plus loin, pour le transformer ou pour démarcher. Pas parce que je n’y croyais pas, non. Mais parce que je veux sortir de l’événementiel. Mes autres compagnons, étant eux-même pris par ailleurs, cela aurait été à moi, en tant que CEO, de le porter sans en être la meilleure ambassadrice. C’est un problème.
Donc non, je n’ai pas de regret. Encore une fois, j’ai envie que mes valeurs et engagements personnels (impact sur l’environnement, développement durable, entrepreneuriat social) soient alignés avec ma vie professionnelle. C’est ce que je construis cette année. 🙂