… où le fait d’écrire ici pose quelques directions.
J’aime vraiment bien faire cet exercice de bilan à chaque fin d’année. Bon certes on est plutôt en début d’année maintenant, mais j’ai posé les premières lignes de cet article en décembre dernier. L’hiver s’installant, c’est une période propice à la prise de recul et l’incubation de nouveau(x) projet(s) qui seront prêts à naître ou grandir au printemps de l’année suivante.
Le résumé et les questions
En 2017, je démarrais une phase de transition professionnelle, pour retrouver de l’énergie, pour reprendre mon souffle après une année qui m’avait laissée exsangue. Un repositionnement, un mode de fonctionnement en freelance, la fin de l’agence telle que je l’avais imaginée au départ. Bref, une nouvelle page à écrire. 2018 a permis vraiment de stabiliser cette activité avec des projets internationaux, innovants, me mettant au défi aussi et bien sûr quelques déconvenues, dont une qui laisse même encore aujourd’hui un goût particulièrement amer.
Si sur le plan de l’activité, cela s’est globalement bien passé (avec une bonne dose de “faire confiance au lendemain”) l’année 2018 a été quand même une année de grosse réflexion pour moi sur l’objet de mon activité, à savoir la communication.
Si je la trouve toujours indispensable, si raconter des histoires me plait toujours autant, je me suis rendue compte que j’y prenais moins de plaisir. Peut-être à force de sauter d’un projet à l’autre ? Peut-être lié au fait que je suis globalement seule même si j’ai beaucoup d’échanges avec les clients ? Peut-être parce que cela fait 10ans que j’exerce ?
Les pistes de réponses
Je n’ai pas vraiment de réponse, sans doute est-ce d’ailleurs une somme de petits éléments. Par contre, je me suis rendue compte de deux choses :
J’aime le temps long. Et l’expérience de la rédaction en chef du Terra Incognita n°3 a été très instructive pour moi. J’ai adoré (et merci encore Valentin pour ta confiance). J’ai adoré parce que je replongeais dans l’écriture, que j’ai rencontré/rediscuté avec des personnes très inspirantes sur un temps “long”, qu’il n’y avait pas d’urgence de calendrier (à part une deadline finale) et peut-être aussi parce que c’était devenu un peu mon projet, le temps du numéro.
La communication ne me suffit plus. Interpellée par ce qui nous entoure, le changement climatique, l’inaction politique, la consommation et la croissance comme indicateurs de bonne santé de l’état etc. j’ai envie de faire plus et plus concret.
Après l’arrêt brutal d’une mission pour laquelle j’avais dégagé un temps presque plein, j’ai pris le mois de novembre pour me recentrer et retrouver de l’alignement entre mes valeurs personnelles, mes envies professionnelles et celles qui relèvent de ma vie privée. J’ai suivi notamment Bufferzone, un temps de formation pair à pair créé par Ouishare qui m’a permis a minima de prendre un temps de réflexion vraiment dédié à mon activité.
Les enseignements de 2018
Ce temps d’introspection, m’a permis de tirer quelques fils et envies professionnels :
- que le projet que je souhaite créer/mener à court ou moyen terme c’est bien l’animation d’un tiers lieu chaleureux et éco-responsable, avec une belle programmation culturelle. J’en reparle un peu plus bas.
- que je suis prête à revenir dans l’événementiel, mais plutôt côté programmation ou production.
- que l’écriture est un pilier essentiel pour moi
Sur un niveau plus personnel, je me suis rendue compte que j’accordais beaucoup d’importance à :
- revenir à une pratique artistique régulière
- travailler l’écriture fictionnelle
- garder la qualité de vie que j’ai réussi à me créer via des moments quotidien hors écran notamment.
Il ne s’agit pas là de résolutions mais plutôt d’un cadre qui me permettra de continuer à m’épanouir et dépenser mon énergie de façon plus alignée. Il m’a fallu du temps mais je crois que j’accepte enfin de ne plus séparer mes différentes personnalités et aspirations qui ont toujours l’air de prime abord totalement opposées. Un exemple dont je me suis rendue vraiment compte il y a peu, j’ai abandonné la pratique musicale pour créer mon entreprise. À l’époque je le justifiais en terme d’énergie. Aujourd’hui, je pense que je n’étais simplement pas dans la bonne direction.
Un tiers lieu dans le sud de Paris ?
En ce qui concerne ce projet de lieu, cela ne vient pas de nulle part. Et si je remonte le fil, dès la fin de mes études j’en parlais déjà. Alors certes, c’était souvent sur un ton de boutade, une envie un peu inavouée mais c’était déjà là. En rentrant d’Arménie aussi, cette question m’avait taraudée, sous la forme d’un café arménien ici, à Paris. En 2018, je me suis donnée les moyens d’avancer un peu plus concrètement dans ma démarche, en suivant la formation de Sinny&Ooko. J’en suis ressortie boostée, très confiante et pleine d’enthousiasme.
Le projet que j’imagine aujourd’hui, c’est de faire vivre un tiers-lieu dans le sud de Paris. Un endroit sympathique, chaleureux, éco-responsable et zéro-déchet, un endroit qui permettrait de manger, de travailler mais aussi un endroit qui accueille des enfants. Mais si je ne me suis pas encore lancée, c’est bien parce la principale limite que j’ai aujourd’hui, c’est que je ne souhaite pas porter ce projet seule. Et quand je vois les belles idées émerger, comme celle de Fabienne et du Kimia Café à Bagnolet, je suis très enthousiaste !
Alors si 2018, c’est l’année où j’ai retrouvé l’énergie et l’envie (le besoin?) de créer, j’espère que 2019 sera l’occasion de constituer une petite équipe pour porter avec moi cette aventure. 🙂
Rendez-vous en 2019 pour faire le bilan ! 😉