Fleurs

Portrait de fleuriste : Atelier Aimée

Marie est une jeune femme de 34 ans, installée à Nantes. Elle a créé Atelier Aimer il y a 3 ans et demi. Depuis toujours passionnée par les fleurs, elle a d’abord eu une carrière dans la création de parfums, mais son quotidien était trop éloigné de sa passion première. Alors elle a choisi de se reconvertir et de créer son atelier pour devenir fleuriste. Elle travaille aussi bien les fleurs fraiches que les fleurs séchées, dans un style naturel, sauvage et poétique et elle est engagée dans une démarche écoresponsable et zéro déchet.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir fleuriste ?

Atelier Aimer est une reconversion, l’aboutissement d’une envie que j’avais depuis longtemps de me diriger vers un métier plus en adéquation avec mes valeurs et mes passions. J’aime les fleurs parce qu’elles sont faussement fragiles et parfaitement imparfaites.

Pourquoi avez-vous choisi de travailler avec des fleurs de saison?

J’ai depuis le début voulu ancrer mon métier dans une démarche éco-responsable. Le choix de ma matière première est une des composantes clé de cette démarche, et j’ai toujours eu à coeur de travailler un maximum de végétaux locaux. Ça répond aux deux facettes qui me tiennent à coeur:
• ECO-logique parce que respect des saisons, bilan carbone beaucoup plus faible, végétaux peu ou pas traités
• RESPONSABLE parce que ça permet de soutenir la filière horticole française et de payer les fleurs au prix juste aux producteurs en limitant les intermédiaires.

Est-ce que c’est (plus) difficile ?

OUI! En région, l’accès aux fleurs de production française est plus compliqué. Il y a peu ou pas de circuit logistique fiable qui permette de se fournir auprès des producteurs.Il faut vraiment le vouloir pour s’approvisionner en fleurs françaises – et je peux comprendre du coup les fleuristes qui achètent tout via la Hollande car c’est tellement plus simple d’un point de vue pratique…De plus le choix est encore trop limité, tant en quantité qu’en qualité (variétés, couleurs…) Mais j’ai espoir que ça évolue dans le bon sens

Qu’est-ce qui vous procure de la joie dans votre métier ?

Je m’émerveille de pas grand chose et ça fait d’ailleurs sourire mes proches… je suis capable d’être émue aux larmes par la teinte d’une fleur, la forme d’une liane de feuillage… Je crois que je ne serais jamais blasée par les fleurs et leur infinie beauté.

Qu’est-ce que vous préférez dans cet engagement ?

Je me suis posé beaucoup de questions depuis le début de mon activité car on découvre vite que paradoxalement le monde de la fleur est tout sauf ‘naturel’ et écoresponsable. Je suis heureuse de pouvoir contribuer, à ma toute petite échelle, à essayer de faire évoluer les mentalités et les pratiques. Je suis convaincue que c’est en étant transparent qu’on fera évoluer les choses, donc j’ai à coeur de partager tous ces questionnements.

Comment voyez-vous l’impact que vous pouvez avoir sur l’environnement ?

Je suis consciente de n’être qu’une goutte d’eau dans la mer, mais je suis de ceux qui pensent que chaque geste compte, si petit soit-il. Chaque bloc de mousse florale que je n’utilise pas, c’est ça de moins dont les résidus de plastique partiront polluer les océans. Chaque bouquet que j’emballe dans un emballage réutilisable, c’est un déchet de moins qui part à la poubelle. Chaque fleur que j’achète en local, c’est une fleur de moins qui aura été gavée de pesticides puis envoyée faire le tour du monde avant de me parvenir.

Qu’est-ce que ça fait de travailler du beau et de l’éphémère ?

J’aime les fleurs parce qu’elles sont faussement fragiles et parfaitement imparfaites.

Marie, Atelier Aimée

C’est une joie de tous les jours… Je me sens chanceuse de pouvoir travailler avec une matière première aussi inspirante. Et l’aspect éphémère est justement une des composantes que j’aime dans les fleurs. Rien n’est linéaire, on travaille du vivant, qui évolue chaque jour, et dont chaque stade d’épanouissement possède sa beauté propre.