Et si on n’achetait aucun objet en 2018 ? Allez, rêvons un peu en cette journée d’ouverture des soldes d’hiver. (Attention, l’idée ici n’est pas de culpabiliser des personnes qui consomment déjà peu. Plutôt l’envie de s’interroger sur le besoin d’acheter.)
Du défi “Rien de neuf” en 2018…
L’association Zero Waste France a lancé le 1er janvier, le défi “Rien de neuf”, un défi collectif pour inciter à utiliser toutes les alternatives au neuf dans son mode de consommation. L’idée donc, ne rien acheter de neuf en 2018 (sous-entendu vêtements, meubles, électroménager, high tech, décoration, livres, etc.) Certains diront que c’est difficile, d’autres non, ce n’est pas à moi de juger. Ce défi a au moins le mérite de poser une question : celle du besoin. (Est-ce que j’ai vraiment besoin de ce nouvel objet ?)
Plus que le côté consommation alternative (qui est dans la logique de l’association Zero Waste), c’est carrément la question de la consommation tout court et le rapport qu’on entretient avec l’acte d’achat qui m’intéresse. On le sait, l’acte d’achat peut être raisonné mais il est souvent compulsif. Que celui ou celle qui n’a jamais été tentée par une belle vitrine me jette la pierre. Est-ce que j’ai vraiment besoin de cette nouvelle robe, de ce nouvel ustensile, de ce nouveau livre, de ce nouveau vêtement de sport ? Finalement, si je ne passais pas devant une vitrine, cette question ne me viendrait probablement pas à l’esprit.
…à rien du tout en 2018
Sauf que. S’attaquer à l’acte d’achat c’est compliqué.(ouais s’attaquer, je sors les grands mots aujourd’hui). Je ne suis pas sociologue mais je vois plusieurs aspects :
L’acte d’achat est un acte social.
On a tous en tête une sortie shopping entre copines ou en famille. Même si l’intention d’acheter n’est pas forcément présente, la sortie au centre commercial, c’est un peu le chemin de la tentation. Et il faut de la volonté, ou une CB bloquée pour y résister.
L’acte d’achat est lié à une représentation de notre statut social
Combien d’entre nous possédons des objets qui représentent un statut social ? Une paire de chaussure de marque, la dernière télévision, le dernier robot multifonctions pour la cuisine, ou même les beaux meubles chinés sur Selency, les vêtements de luxe trouvés “à bon prix” sur Vestiaire Collective ? Oui, qu’on le veuille ou non, on achète parfois (souvent ?) pour représenter notre statut social, notre mode de vie ou à faire croire aux autres que l’on possède ce statut social, ce mode de vie etc.
L’acte d’achat s’est banalisé (merci la publicité).
Je ne compte plus les textos, e-mails, affiches, bannières publicitaire pour me prévenir d’un prix baissé, d’une offre exceptionnelle, du 4e article offert etc. Tellement facile, tellement pas cher. Mon quotidien est envahi par les signaux publicitaires qui jouent sur ma capacité de résistance, ma capacité à me poser la question : “mais Gayané en as-tu vraiment besoin ?” Publicité, marketing, effet de mode, s’en préserver réduit drastiquement la tentation. Comment ? C’est une autre question.
Alors on fait quoi ?
Première idée pas très nouvelle, on évite les centres commerciaux. Ou alors, si on doit y aller, pour aller chez le coiffeur par exemple, on n’y flâne pas. On y donne encore moins rendez-vous. 😉
Deuxième idée possible, on procrastine. Si si vous savez, cette tendance générale qu’on a à remettre au lendemain une action. On le fait souvent dans le cadre professionnel right ? C’est souvent mal vu. haha. Mais et si on procrastinait nos actes d’achat ?
J’y vois plusieurs avantages :
- développer sa créativité pour remplacer quelque chose de cassé
- si on repousse cette action suffisamment longtemps c’est qu’on n’en avait pas vraiment besoin
- on gagne de l’argent. (Ben oui, on ne le dépense pas donc notre épargne augmente non ?)
Dernière idée peut-être un poil plus compliquée. On se crée une cagnotte personnelle (de préférence solidaire) en ligne. A chaque fois qu’on est tenté d’acheter quelque chose, on verse son montant dans sa cagnotte perso qu’on peut ensuite réinjecter dans des vacances par exemple.
Ça vous inspire ?
Personnellement cette question me travaille à plus d’un titre mais mais notamment par rapport à ce constat : on a délocalisée notre pollution (celle liée à notre consommation) en Chine et dans d’autres pays comme l’Inde. Ouais. Je fais un gros raccourci mais en gros, si la Chine pollue autant, c’est entre autre, parce que c’est la principale manufacture de biens. Or ces biens sont vendus dans nos pays (Europe et US), donc le raccourci c’est que la Chine pollue pour satisfaire à notre besoin de consommer. Je ne sais pas exactement quelle est cette part dans la pollution globale de la Chine (mais je vais essayer de me renseigner) mais elle est certaine.
Donc si pendant un an (ou plus), on procrastine nos achats, la production là-bas devrait logiquement baisser ? Right ?
En attendant, n’hésitez pas à faire un tour sur riendeneuf.org, vous inscrire au défi ou tenir une page de vos dépenses. Ça commencera peut-être à vous titiller. 😉